Deux jours déjà que nous sommes au Viet Nam, et j'ai toujours l'impression que nous sommes spectateurs d'un film. Cela vient certainement du fait que nous sommes pris en charge par un guide : Binh. Elle est très instruite, très gentille, très bavarde. Elle a une petite fille et un mari chirurgien. Elle parle très bien notre langue et son organisation est impécable. Nous nous en remettons completement à elle depuis notre arrivée.
La photo est prise depuis notre chambre d'hôtel à Hanoi. Il pleut depuis que nous sommes arrivés.

Nous faisons le tour de la ville en cyclo-pousse. Assez inconfortable et terriblement colonial. Dans les rues, les odeurs de pho et d'épices alternent avec celles de la sciure et de bois. Je retient un rire à chaque fois que nous croisons un autre cyclo-pousse, farci d'un européen tout gêné, tellement la tête de son occupant me parait constipée.
Une chose est sûre : en une heure de balade, nous avons coupé le chemin d'a peu près tout les vélomoteurs que nous avons croisé. Mais le plus étonnant, c'est que dans la pagaille personne ne se touche, même de la plus petite façon. Le constat n'existe probablement pas ici.

La plus part des gens semblent attendre quelque chose dans la position traditionnelle : accroupit sur les talons.
La vieille ville est un musée colonial à ciel ouvert, envahit de dizaines de milliers d'artisants et de bricoleurs en tout genre qui réparent indifféremment les montres et les pierres tombales, les semelles ou les dents.
Ici, c'est un coiffeur de rue qui attend des clients.

Je ne sais pas qui a lu dans le Lonely Planet que nous avions très chaud à Hanoi en cette saison : il fait juste tiède. Sophie n'a pas posé son col roulé. A son grand désespoir. Et il pleut toujours. Ce n'est pas de la pluie qui tombe en goutelettes du ciel, comme en France, mais plutot une sorte de brume crachoteuse. Le ciel est gris cendre.

Hanoi est une ville incroyable, où le travail ne cesse jamais. Dans cette Librairie du centre ville d'Hanoi, j'ai trouvé un exemplaire de "L'étranger" d'Albert Camus, traduit en Vietnamien, pour 6000 Dongs (environs 0,5 euros). Tous les magasins sont ouverts très tard (jusqu'à 22 heures), et parfois certains commerçant restent dans leur boutique en pyjama. C'est souvent amusant d'être acceuilli comme un voisin.

"Réunir ce qui est touché
et ce qui ne peut l'être,
dévoiler ce qui peut être touchant
en contrepoint d'une fine couleur
et, dans la lumière
d'une nuit d'étoiles et de regards,
rendre compte d'un secret."
Jean-Baptiste Huynh

Nous avons pris la route pour la baie d'Ha Long (120km). Arrivée à l'embarcadère, la surprise est complète : une jonque pour deux dans la baie d'Ha Long ! Le décors est mystérieux, irréel. Les montagnes
Avec la pluie qui ne cesse pas, c'est un peu comme une croisère en Islande : on a le nez qui goutte.

Au petit matin. J'ai peu dormi à cause d'une toux désagréable, qui s'est déclarée à bord dans la nuit. Les yeux endoloris par le manque de sommeil, je sais déjà à quel point ces instants vont me manquer. Quel délice de se réveiller à l'aube au milieu d'une crique, notre bateau voluptueusement assoupi parmis les eaux emeraude de la mer de Chine.

 

 

Pourquoi le tigre a des rayures
Conte populaire vietnamien

Un jour, après les travaux de labour, un jeune gardien laissa son buffle paraître tranquillement à la lisière de la forêt. Survint le tigre qui, en ce temps là, n'avait pas de rayures. Le féroce animal s'étonna de l'obéissance du buffle, que lui-même craignait. Le buffle lui répondit que l'homme était certe faible par la force, mais puissant grace à son intelligence.
Etonné, le tigre demanda au jeune garçon de lui montrer son intelligence qui fait peur même au puissant buffle. Le petit gardien lui répondit qu'il n'avait pas apporté son intelligence avec lui, mais qu'il devait aller la chercher à sa maison. "Fait donc", dit le tigre. "Mais tu vas profiter de mon absence pour dévorer mon buffle! Si tu accepte que je t'attache, j'irais chercher mon intelligence pour te la montrer". Le tigre dévoré de curiosité, accepta. Une fois attaché solidement à un arbre, le garçon prit un fouet et se mit à battre le tigre en s'exclamant : "Voici mon intelligence !".
Et le tigre se débattit si violement que sa peau fut brûlée à force de frotter contre les cordes, c'est pourquoi les tigres ont des rayures noires sur leur robe jaune.

L'eau du Mékong : opaque comme du satin.